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Durant les dix années suivantes la crise de 1929, les différents pays vont donc tenter de mettre de mettre en place de nombreuses solutions pour sortir de la crise. Entre 1929 et 1932, les mesures adoptées ne permettront pas de renouer avec la croissance. A partir de 1933, de nouvelles idéologies sont nées entraînant des changements politiques majeurs.

 

 

Hitler est « aux commandes » de l’Allemagne à partir du 30 janvier 1933. Dès lors, il intervient dans l’économie de son pays. Entre une nouvelle gestion des entreprises ou une politique de grands travaux, le nouveau dirigeant doit faire repartir l’économie de son pays. En effet, lors de son arrivée au pouvoir, 33% de la population active allemande est au chômage.

Pour financer ses énormes projets Hitler fait des emprunts à très grande échelle. Fin 1935, l’Allemagne atteint presque le plein emploi. En 1936, le chômage est dit « résorbé » puisque le pays ne compte plus qu’environ un million de chômeurs.

Le projet d’Hitler est de réorganiser la vie sociale, politique, culturelle et éducative de ses citoyens. Pour changer leur quotidien, la priorité est donc de les remettre au travail. La population allemande a été embauchée par l’Etat, et la politique de grands travaux et de réarmement du pays a finalement été un incroyable succès pour réduire le chômage et relancer l’économie. Puisqu’en trois années, le nombre de chômeurs a baissé de 5 millions. De ce fait, le pays connaît même une pénurie de main d’œuvre nationale entre les années 1937 et 1938 qui témoigne de l’efficacité de la politique économique du pays.

 

Grâce à la remise au travail de sa population, Hitler peut engager la réorganisation de leur vie quotidienne. Son souhait est que les allemands aient un excellent niveau de vie. Les salaires sont donc augmentés d’environ 20% entre 1932 et 1938. L’Etat garanti aussi de meilleures conditions sanitaires, et de santé au travail. De plus, les ouvriers ont maintenant la possibilité de pratiquer des activités sportives, culturelles ou assister à des divertissements (représentations théâtrales, projections de films…) dans le cadre du travail. Enfin, Hitler, instaure pour sa population l’ancêtre de la sécurité sociale. De nouvelles lois permettent une protection sociale et soutiennent les personnes âgées ou malades. Cette hausse majeure du niveau de vie permet une relance de la consommation qui augmente de 1/6 entre 1932 et 1938. En outre, la consommation de vin et notamment de champagne augmente considérablement ce qui prouve l’amélioration considérable du niveau de vie.

 

Mais dans toutes ces réussites, la volonté d’Hitler transparait déjà dès ses premières années à la tête de l’Allemagne. Même si l’ouvrier devient le « héros national » en Allemagne, dès 1933, la vie entière du citoyen est encadrée par le gouvernement. Les activités sont organisées par les entreprises ou les usines. La population allemande a connu dans les années précédentes une grande misère suite à la crise. Quand Hitler arrive au pouvoir, sa population est déterminée, disciplinée. Il a donc été facile pour lui de contrôler une grande partie de la vie quotidienne de la population. 

De plus, on peut voir une volonté de contrôle abusive d’Hitler dans la gestion des entreprises allemandes. Depuis son arrivée au pouvoir, en 1933 jusqu’à 1939, les bénéfices des plus grandes entreprises allemandes ont été multipliées par quatre, preuve encore une fois de l’efficacité de la politique économique hitlérienne. Mais encore une fois, le nouveau gouvernement tient à maîtriser le profit et les bénéfices non distribués sont en parties versés à l’Etat.

L’industrie allemande connait un « boom » sans précédent en se développant autant entre 1933 et 1936 que pendant les cinquante années précédentes. 

Jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, la politique raciale d’Hitler n’est pas encore visible en Allemagne. Néanmoins le gouvernement va racheter et nationaliser un certain nombre de grandes entreprises allemandes détenues par des Juifs. Par exemple, en 1933, le gouvernement d’Hitler investit 14,5 millions de marks dans le rachat de l’entreprise Hertie. Cette chaîne de grands magasins est prête à déposer le bilan à cause d’une loi interdisant la création de magasin de détail, de grands magasins ou de magasins à prix unique. Le gouvernement vient en aide à l’entreprise mais c’est en fait dans le but de mettre en place sa politique antisémite puisque Hertie est alors dirigée par une famille juive.

On peut souligner dans la politique économique d’Hitler sa capacité à remettre sa population au travail. Le niveau de chômage est extrêmement bas dès ses trois premières années au pouvoir. De plus, grâce à Hitler, les activités économiques du pays sont relancées. Mais on peut déjà voir des failles dans ce système. La volonté de contrôle abusif est déjà présente que ce soit pour les ouvriers ou les entreprises. De plus, la politique raciste d’Hitler est cachée mais présente dès 1933.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Franklin Delano Roosevelt arrive à la tête des Etats-Unis le 4 mars 1933, soit seulement un mois après Hitler en Allemagne. Quand il arrive au pouvoir le pays est meurtri par la crise qui l’a touché 4 années plus tôt. Environ 25% de la population en âge de travailler est au chômage et le pays compte environ deux millions de sans-abris. La situation semble au point mort et le nouveau président élu par le peuple se doit d’agir rapidement.

Roosevelt choisi de remettre sa population au travail en commandant une modernisation de tout le pays. La population est engagée par l’Etat pour réaliser toutes sortes de travaux. Aujourd’hui encore le pays bénéficie de la modernisation du pays et des infrastructures construites par la population américaine. En effet, entre 1933 et 1939, plus de 250 aéroports, 77 000 ponts, 122 bâtiments publics sont construits. Un grand nombre d’écoles, le célèbre pont de Triborough à New York sont les héritages de cette politique. Le pays s’équipe aussi de plus d’un millier de kilomètrse de route grâce à la politique de Roosevelt.

 

Le programme « Public Work Administration » sera le plus performant. Il permet d’embaucher environ 3,5 millions de travailleurs. Les programmes tels que la PWA ou le Work Progress Administration ont aussi comme but de favoriser des mouvements artistiques américains. Grâce au soutien des autorités, le cinéma et la littérature sont désormais mieux ancrés dans la réalité et le domaine des arts est ouvert à un plus grand nombre de personnes.  Le New Deal de Franklin Roosevelt a donc connu un succès politique et social. En effet, en plus des arts, le nouveau président a su, pendant toute la période du New Deal, créer et entretenir avec les Américains un lien particulier. Le président fait de nombreuses interventions à la radio sur des programmes très populaires. Mais Roosevelt va aussi très souvent à la rencontre de ses citoyens et multiplie les déplacements officiels. C’est pourquoi, la politique sociale et politique menée par le président des Etats-Unis, à partir de mars 1933, a été un véritable succès.

En revanche, d’un point de vue économique le bilan du New Deal peut être nuancé. Sur une base 100 en 1929, le PNB américain en prix constant n’atteint que 103 et 1939. De plus, du fait de l’investissement publics dans l’économie, les investisseurs privés ont fui, ce qui entraîna une très forte baisse de leurs investissements. De plus, les demandes extérieures ne sont pas suffisantes et les demandes intérieures doivent soutenir l’économie. 

La politique des grands travaux a permis, à elle seule, de remettre une grande partie de la population au travail mais en 1939 le taux de chômage reste élevé. 17% de la population soit environ 9,5 millions de personnes sont encore sans emploi. 

 

Par conséquent l’économie américaine, début 1939, est encore très fragile. Le budget consacré à la reconstruction publique est énorme et la dette du pays représente 120% du PIB, record inégalé encore aujourd’hui.   Les exportations ont encore un taux trop bas et une économie stable ne peut être basée que sur la demande intérieure.  En revanche, le New Deal a permis au gouvernement et notamment au cabinet présidentiel d’affirmer son pouvoir exécutif. De plus, cette politique d’un nouveau genre a su restaurer une certaine sécurité économique grâce à une responsabilité partagée entre le gouvernement et les citoyens. En effet, sans des efforts collectifs, jamais cette politique aurait pu être un succès.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contrairement aux Etats-Unis ou à l’Allemagne, le gouvernement anglais n’a pas modifié l’économie de son pays de manière artificielle. Les changements d’activités du pays, qui ont pu être observés durant les années 30, sont des réactions qui s’inscrivent dans le temps. De plus, le gouvernement anglais ne connait pas réellement de bouleversement au niveau politique même si, d’une politique « travailliste » le pays bascule vers une politique « travailliste nationale ». Jusqu’en 1935 le premier ministre est resté le même. Ce n’est que six années après la crise que les anglais élisent un nouveau premier ministre, Stanley Baldwin. Pendant les années 30, l’économie britannique connait un renouveau et malgré un taux de chômage important, 15% de la population active en 1922, aucun plan de relance économique n’est mis en place. Le gouvernement britannique compte sur ses premières mesures de préférence impériale et de dévaluation de la livre pour sortir l’Angleterre de la crise. Ces mesures sont assez efficaces et l’économie britannique est en parti sauvée par ces toutes premières réactions. Malheureusement, au bout de dix années de préférence impériale et de zone-Sterling, le Royaume-Uni s’est en parti fermé au monde. Cependant, ce renfermement sur ses propres ressources permet à l’Empire britannique de recréer une économie puissante et saine, suite aux deux crises qu’il a dû surmonter. Le Royaume-Uni perd donc sa place de leader dans l’industrie ou les échanges internationaux. Mais en 1939 le Royaume-Uni possède l’économie la plus durable.

 

La restructuration de l’économie britannique permet au pays d’afficher des taux croissance comparables à ceux de l’Allemagne ou des Etats-Unis sans pour autant avoir usé d’une politique de grands travaux ou autre. Entre 1929 et 1939, le taux de croissance du pays s’élève à 2% et est très supérieur aux années précédant la première guerre mondiale ce qui témoigne de l’efficacité de la nouvelle économie. Comme en Allemagne, le revenu national augmente de 37.5% jusqu’e, 1937 et le revenu par habitant (l’ancien PIB) va croitre de 23%.

 

La croissance économique du Royaume-Uni est donc assurée grâce à l’arrivée de nouveaux secteurs d’activité ou la reconversion des anciens. En revanche entre 1929 et 1939, le principal problème du gouvernement reste le nombre élevé de chômeurs.  Durant toutes ces années, le nombre de chômeurs n’a jamais été inférieur à un million. Les nouveaux emplois créés par les nouveaux secteurs d’activités ne compensent pas les pertes. De plus, au nombre de chômeurs, dû à la crise de 1929, s’ajoutent les anciens chômeurs de la crise précédente qui avait violemment touchée le Royaume-Uni en 1921.

 

 

 

En 1939, la politique hitlérienne est à son apogée. L’économie du pays se porte très bien et l’ensemble de la population est au travail. Néanmoins, à travers les faits on peut déjà voir les points noirs de cette politique. Hitler est un dictateur, et déjà, la vie des citoyens est encadrée par l’Etat et la politique raciale se met petit à petit en œuvre.

Aux Etats-Unis, Roosevelt est très populaire, d’un point de vue social et politique, ses objectifs sont remplis. En revanche malgré de bons résultats au niveau du PNB ou du taux de croissance industriel, la politique économique lancée par le président est à nuancer. Le taux de chômage reste élevé et la pauvreté n’est pas encore résorbée en 1939.

Le gouvernement anglais n’a pas lancé de politique de relance de la même ampleur que les deux autres belligérants. Il peut compter sur une transformation « naturelle » de l’économie de son pays pour assurer une certaine croissance. Le Royaume-Uni est, en effet, la première nation à entrer dans l’ère post industrielle en devenant une nation de services. Malgré une nouvelle économie, entre 1929 et 1939, le gouvernement n’a pas su baisser son taux de chômage trop important. In fine, toutes les solutions mises en place à partir de 1933 n’ont pas réellement permis une sortie de la crise pour les trois grandes puissances.

Affiche de propagande nazie mettant en avant le travilleur allemand 

Usine d'armement allemande soutenu par le plan de réarment du pays. 

                                                                               SOURCE: http://freedomsocialstudies.wikifoundry.com/page/New+Deal+in+PA

 

Inauguration d'un projet de route en Pennsylvanie dans le cadre du P.W.A

                                         SOURCE: J.C. ASSELAIN, Histoire économique du XXe siècle. La montée de l’Etat (1914-1939), Paris, Presses de Sciences Po, Dalloz, 1995

 

Evolution de la production manufacturière mondiale (en pourcentage)

                                                       SOURCE: P.BAIROCH, Victoires et déboires. Histoire économique et social du monde du XVIe siècle à nos jours, Paris, Gallimard, 1997, p.69

 

PNB par habitant des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne de 1913 à 1938 ( exprimés en dollars et prix des Etats-Unis de 1960)

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