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Après la dévaluation de la monnaie, les différents vont remettre en question le principe du libre-échange. Le libre-échange nait chez les Anglais avec l’abolition du Corn Law Act adopté en 1815 qui vise à protéger l’agriculture anglaise en réduisant le nombre d’importations. Les taxes douanières étant trop élevées cela permet de favoriser l’agriculture locale. Les Anglais en abolissant cette loi sont les premiers à favoriser le libre-échange alors que l’ensemble des pays européens sont dans une optique de protectionnisme. Selon le Larousse, le protectionnisme se définit comme un : « Système consistant à protéger l’économie du pays contre la concurrence étrangère au moyen de mesures tarifaires (droits de douane…) et non tarifaires (quotas, contingents, normes, subventions à l’exportation) ».

 

 

Pourtant, suite à la crise de 1929, les différents états ont adopté des mesures en désaccord avec le principe de libre échange alors fortement appliqué à partir des années 1845. Dévaluer sa monnaie, fut une des premières mesures mise en œuvre par les états. Proposer des prix plus intéressants à l’importation pour ses voisins afin d’augmenter ses exportations paraissait être une bonne idée. Mais la course à la dévaluation s’oppose à des mesures protectionnistes, voire d’autarcie de la part des autres états.

Ces mesures sont mises en place suite à la Grande Dépression par les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont essentielles pour comprendre la suite des décisions des états.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Etats-Unis, nid de la crise et donc premier pays touché par celle-ci. Il a été le premier à pratiquer une politique en rupture avec le libre-échange alors appliqué. 

Les lois de Hawlay-Smoot sont votées le 17 juin 1930 quand les Etats-Unis sont encore gouvernés par le président Hoover. Ces mesures votées par le Congrès américain augmentent les taxes douanières sur plus de 20 000 produits. Les nouvelles lois très protectionnistes ont été très critiquées par de nombreux économistes américains comme Paul Douglas. En choisissant le protectionnisme, les Etats Unis refusent la coopération internationale et ne jouent pas leur rôle de stabilisateur attendu de la part d’une telle nation. En effet, jusqu’à la seconde révolution industrielle, le Royaume-Uni dominait les échanges mondiaux, mais suite à leurs nombreux retards industriels, il cède sa place aux Etats-Unis à partir d’environ 1918. Malheureusement, suite à la crise de 1929, le nouveau pays dominant n’assume pas ce rôle et se renferme avec les mesures protectionnistes.

 

Les lois de Hawlay-Smoot fixent des taux de douane très élevés. Une augmentation de 59% sur les produits agricoles ou manufacturés. Cette hausse des taxes entraine une augmentation des prix d’environ 30%. De manière plus générale, les taxes douanières augmentent d’environ 24 ou 25% pour l’ensemble des 20 000 produits. En 1930, aux Etats-Unis, les taxes douanières atteignent le même niveau qu’en 1913 où elles atteignaient les 24.6% en moyenne ce qui montre la régression du pays. Le but de ces nouvelles lois est de favoriser les produits nationaux. En effet, le Congrès veut encourager la population américaine à « achetez national » pour relancer l’économie du pays.

Face à cette hausse des taxes, l’Europe ne reste pas sans réaction. Les exportations des Etats-Unis vers l’Europe diminuent en même temps que les importations. La baisse des exportations aggrave le phénomène de surproduction aux Etats-Unis puisque les marchandises ne trouvent plus preneur à l’international.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus, face à ces nouvelles mesures c’est toute la communauté internationale qui réagit. Chacun leur tour, les autres pays mettent en place des mesures protectionnistes voire autarciques. Ainsi, à partir de 1930, le commerce international diminue de plus de 60%.

Le Royaume-Uni, connu pour être le défenseur du libre-échange, rompt avec cet ancien principe. Il profite de son immense empire pour se replier sans mettre en péril son économie. Le Commonwealth a alors pris la forme d’un bloc économique protectionniste fort et puissant. Mais le simple repli impérial ne fait pas le poids, face à une crise de cette ampleur. A partir de 1932, le Royaume prend des mesures concrètes. En février de cette même année, l’Import Duties Act met fin au libre-échange. Ces nouvelles mesures augmentent d’environ 10% les taxes à l’importation sur l’ensemble des produits. Néanmoins cette loi prévoit un taux 0 sur les importations de produits de première nécessité ou certains produits alimentaires. Elle comprend aussi une augmentation des taxes allant jusqu’à 30% pour des produits de luxe ou les produits déjà présent en Angleterre pouvant concurrencer les produits « nationaux ».

 

 

Le Royaume-Uni affirme sa préférence impériale à partir d’août 1932. Les accords d’Ottawa instaurent des avantages douaniers avec les différents pays du Commonwealth ainsi qu’avec d’autres pays qui ne font pas partis du royaume tel que la Norvège, la Suède, le Danemark ou l’Argentine, grâce à des accords bilatéraux. Plus concrètement, les accords permettent une taxation de 10 à 20% seulement pour 50% des produits importés. Seulement 8% des importations sont taxées à plus de 20%. Les tarifs douaniers sont avantageux pour les produits alimentaires arrivant au Royaume-Uni ainsi que pour l’ensemble des produits industriels importés du Royaume Uni vers son royaume. La préférence impériale a permis pour les colonies de profiter de tarifs intéressants, ainsi en 1938 les échanges faits avec l’Empire atteignent les 70% contre seulement 41% en 1929.

Grâce à ces accords, le Royaume-Uni a créé une zone commerciale fermée par des frontières avec une entraide de la part des différents membres. La préférence impériale a permis en plus pour le Royaume-Uni de garantir des débouchés vers ses colonies pour sa production. De plus, avec cette « zone commerciale », les colonies du royaume ont pu se développer mais toujours sous l’autorité de la métropole. La mise en place de ces accords a permis un relèvement rapide du Royaume-Uni, tout en affirmant son pouvoir sur l’ensemble de ses colonies. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Allemagne est plus durement touchée par la baisse des importations aux Etats-Unis. En effet, l’Allemagne a pour client les Etats-Unis avant 1929. De plus, le gouvernement allemand présent jusqu’en 1933 est démuni face à toutes les mesures protectionnistes des différents pays européens. Le pays est alors dirigé par Kurt Von Schleicher, le dernier chancelier allemand, avant Hitler. L’Allemagne est ruinée par les flux de capitaux, par les remboursements de guerre imposés par le Traité de Versailles. La consommation des ménages atteint un point mort en 1932. Le chancelier, Kurt Von Schleicher ne décide d’aucune mesure protectionniste pour relancer l’économie.

Ce n’est qu’à partir de l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, que l’Allemagne envisage des mesures autarciques pour relancer son économie interne. Cette politique d’autarcie s’inscrit dans son besoin « d’espace vital » et Hitler veut, tout comme le Royaume-Uni, créer une zone d’échange. Cette politique ferme les frontières pour tous les échanges commerciaux à l’international.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mesures protectionnistes adoptées avant 1933 marque le déclin des échanges internationaux. Les grandes puissances internationales se referment et décident d’une stratégie plus solitaire. D’après certains économistes, les premières mesures protectionnistes prises par les Etats-Unis n’ont fait qu’empirer la crise à l’international. Le Royaume-Uni a profité de son royaume pour relancer ses échanges de manière contrôlée. L’Allemagne affronte des difficultés bien trop grandes à l’intérieur même de son pays pour pouvoir penser au commerce international. Il faut attendre 1933 pour qu’enfin les choses soient vraiment prises en considération.

SOURCE:www.ac-strasbourg.fr/fileadmin/pedagogie/histoiregeographie/Se_former/Programmes_Option_S_Terminales/3.

 

Planisfère on les flèches rouges et bleues illustent les repercutions de la baisse d'importation des Etats-Unis ou des pays européens. 

Smoot et Hawlay après la signiture des lois appellées loi Hawley-Smoot. 

Carte du Commonwealth montrant avec quels état le Royaume-Uni réalisait la majorité de ses échanges. 

SOURCE: http://enclosuremovementapeuro.weebly.com/corn-laws-of-1815.html

 

Le Corn Laws Act, la loi fondatrice du libre-échange

SOURCE: A.MADDISON, Les sources de développement capitaliste

 

 

Evolution du volume des exportations dans les principales économies d’Europe occidentale de 1929 à 1938 (en pourcentage)

SOURCE: https://www.cairn.info/la-crise-de-1929--9782130591788-page-7.htm

 

Total des importations de 75 pays (en milliards de dollard) 

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