
CRISE&ECO
En 1933, quatre années après le krach boursier le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Allemagne ont mis en place différents moyens de palier à cette crise : rapatrier les capitaux, dévaluer la monnaie ou encore mettre en place des mesures protectionnistes. En somme toutes ces mesures avaient déjà été utilisées pour les crises précédentes comme la Grande Dépression de 1873 ou la crise de 1921. Ces trois grandes mesures qui ont guidé l’économie des trois pays ont chamboulé l’équilibre des échanges mondiaux. Ils ont donc connu un certain déclin à partir de 1930 avant d’atteindre leur point le plus bas en 1932.
Néanmoins le Royaume-Uni qui a dévalué sa monnaie dès début 1930 a ainsi pu profiter de sa position de leader pour relancer de manière massive ses exportations. Le pays était avantagé par le fait que seul la Livre avait peu de valeur par rapport aux autres monnaies. En 1933, le Royaume-Uni est donc le seul état qui voit une amélioration économique par rapport à 1929 grâce à sa politique rapide de dévaluation mais aussi grâce à son Empire. Sa politique de repli impérial porte ses fruits et ses exportations se portent bien, ce qui permet de soutenir une économie fragilisée par la crise.
L’Empire Britannique est donc le seul dans les quatre années qui suivent la crise à noter une certaine progression économique. En effet, les économies des différents pays sont au point mort puisque les demandes internes à chaque état ne permettent pas de relancer leur propre économie. 1932, marque le point d’orgue de la crise. Les premières solutions mises en place n’ont pas l’effet escompté par les différentes puissances.
De 1929 à 1933, les activités économiques sont donc en déclins. Les populations ont été très durement touchées par la Grande Dépression. Notamment aux Etats-Unis où les populations sont ruinées puisque leur banque a fait faillite. Entre 1929 et 1933 c’est près de 8000 petites banques américaines qui déposent le bilan. Les populations perdent toutes leurs économies et la demande interne ne peut être relancée.
En plus des banques, de nombreuses usines font faillites. La production industrielle de tous les pays touchés est en forte baisse. Entre 1929 et 1932, la production manufacturière mondiale baisse de 30 à 40% selon les différentes sources. La baisse de la production agricole américaine est de 60% ce qui traduit l’inefficacité des mesures protectionnistes. Cette baisse de la production dans ce secteur d’activité entraîna une très forte baisse des prix. Le nombre d’exportation, déjà faible, dégringole dans le monde entier.
La faillite des banques, la fermeture des entreprises et des usines et la baisse de la demande concernant l’agriculture entraînent une hausse mémorable du chômage dans le monde entier. En 1929, les principaux pays développés comptent 10 millions de chômeurs, ce nombre s’élève à 30 millions en 1932, ce nombre ne comprenant pas toutes les personnes en chômage partiel. Le chômage touche principalement la classe moyenne. Ouvriers, employés, artisans ou commerçants ne trouvent plus d’emploi. Dans les années 1930, le taux de chômage au Royaume-Uni atteint les 25% en 1933 contre seulement 10% avant la crise. Les Etats-Unis frôlent eux aussi les 25% de chômeurs en 1933. Le record est détenu par l’Allemagne où 33% de la population active est touchée par le chômage en 1933.
Une hausse de la pauvreté va donc toucher ses trois pays puisque aucune mesure sociale n’existe pour aider les chômeurs. Dans le milieu des années 30, un cinquième de la population anglaise est sous-alimentée. On verra aux Etats-Unis des marches de la faim s’organiser aux quatre coins du pays à partir de 1934.
Evidemment, la hausse la pauvreté ne peut engager une relance de la consommation des ménages ; c’est pourquoi 1933 est une année noire.
Face à l’impuissance des politiciens et au taux de chômage de plus en plus élevé, de nombreux mouvements syndicalistes vont voir le jour. Le but étant de sauvegarder les droits des personnes encore employées puisque ces organisations n’ont pas encore le pouvoir d’influencer les licenciements.
Aux Etats-Unis, le président Hoover se voit obliger de modifier les chiffres du chômage pour maintenir le moral de son peuple. Toutes ses conséquences liées à la crise montrent l’inefficacité des premières mesures mises en place.
Une perte de confiance en leur dirigeant touche alors les populations. Un besoin de renouveau se fait fortement ressentir dans les pays les plus en difficultés comme les Etats-Unis ou l’Allemagne. 1933, marque donc un renouveau politique mondial puisque de nouvelles idéologies promettant un avenir meilleur font surface durant les années de crise.
1932 marque donc un tournant dans la crise. L’évolution du PIB des pays illustre les grandes difficultés que traversent les différents états. Des taux incroyablement bas sont enregistrés cette année-là. Le PIB des Etats-Unis connait une baisse de plus de 40% entre 1929 et 1933 alors que celui du Royaume-Uni diminue de 20% environ. Face à cette situation critique, il devient impératif pour ces trois grandes puissances d’apporter de nouvelles solutions.

SOURCE: A. Gauthier, L’économie mondiale depuis la fin du XX siècle, Boreal, p.81
Tableau racapitulatif de l'evolution du chômage entre 1929 et 1933

Je connais 3 métiers, je parle 3 langues, j’ai combattu 3 ans, j’ai 3 enfants et pas de travail depuis 3 mois mais je veux seulement un emploi.
Photo illustrant la pauvreté et le chômage qui frappe les Etats-Unis en 1932.


SOURCE: http://gribeco.free.fr/spip.php?article32
Evolution du PIB des différentes puissances mondiales entre 1929 et 1939. Entre 1932 et 1933, le PIB des différents pays atteint leur point le plus bas.