
CRISE&ECO
Après le krach du 24 octobre 1929, les banques américaines ne peuvent pas se faire rembourser par les particuliers qui ont trop empruntés. Dans les jours qui suivent, la quantité de liquidité en circulation dans le pays baisse de manière drastique. Des symboles de la finance américaine s’effondrent tandis que le pays s’enlise encore un peu plus dans la crise.
Le premier réflexe des banques américaines, pour retrouver une partie de leurs capitaux, est de les récupérer. Grâce à un rapatriement rapide, les banques souhaitent augmenter la quantité de liquidité dans le pays. En effet, de nombreux pays européens se sont fortement endettés auprès des grandes banques américaines ces dernières années. Les rapatriements des capitaux outre-Atlantique augmentent à partir de 1930. Des banques européennes se retrouvent dépossédées d’une partie de leurs capitaux : elles sont alors touchées par une crise américaine. La banque autrichienne de Kreditanstalt est en difficulté alors que la banque allemande, Danat Bank ferme ses portes le 13 juillet 1931 en conséquence du rapatriement des capitaux américains.
Les économies de l’Europe centrale sont ainsi mises en péril. Le niveau d’implication dans la crise des pays européens, dépendra de leur degré d’endettement auprès des Etats-Unis.
En Europe, certaines banques, après le rapatriement de leurs capitaux vers les Etats-Unis, éprouvent à leur tour le besoin d’augmenter la quantité de liquidité dans leur pays. La crise va ainsi se répandre dans l’Europe entière.
L’Allemagne, affaiblie par la perte de ses capitaux, les gèlera à partir de 1933. A ce moment-là, Hjelmar Schacht est à la tête de l’économie allemande. Cette décision affectera les pays créanciers de l’Allemagne puisqu’ils sont désormais dans l’impossibilité de récupérer les capitaux investis. Mais la prise de cette décision est tardive et s’inscrit davantage dans un processus de relance des exportations plutôt que dans une optique d’augmenter la quantité de liquidité disponible dans le pays.
Le Royaume-Uni, alors gouverné par Ramsay Mcdonald, fait figure d’exception pendant la crise de 1929.
L’Empire Britannique a été très touché par une crise précédente qui a eu lieu en 1921. D’autre pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne n’ont connu qu’un passage difficile durant cette crise. Le Royaume Uni a été plus durement touché. La crise de 1929 arrive 8 années seulement après la crise précédente et le Royaume Uni a connu une restructuration de son économie. Le pays encore fragile se relève de la crise qui l’a touché, c’est une des raisons qui explique pourquoi la crise de 1929 n’a pas tant touchée l’Angleterre.
Quoi qu’il en soit, en 1930, quand les pays européens rapatrient respectivement leurs capitaux, le Royaume Uni ne suit pas ce mouvement. En effet, en 1930, le Royaume Uni modifie son économie. D’une industrie très primaire, il bascule vers des secteurs plus modernes et vers une tertiairisation de l’économie. C’est pour cette raison que les banques anglaises ne rapatrieront pas leurs capitaux. En effet, en laissant leurs capitaux à l’étranger ils disposent d’une « réserve bancaire » notamment grâce aux revenus apportés par ces placements à l’étranger dont ils continuent de recevoir les intérêts. Ces revenus fixes aideront à la restructuration de l’économie anglaise.
Les flux de capitaux qu’ils soient outre-Atlantique ou intra-européens ont participé d’une manière indéniable à la propagation de la crise du fait d’une réaction en chaîne. La Royaume-Uni fait figure d’exception dans cette course à la récupération des capitaux.

Source: http://www.cvm.qc.ca/pitlamon/module08.htm
La flèche verte sur ce planisphère représente les flux de capitaux de l'Europe vers les Etats-Unis

Une banque de dépôt fermée suite à la faillite de la banque allemande Danat en 1931