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 L’année 1932 signe pour l’Allemagne, l’Angleterre, et les Etats-Unis, le paroxysme de la crise. Malgré la multitude de mesures mises en place pour relancer l’économie, la situation dans ces trois pays n’a pas cessée d’empirer depuis 1929. La production industrielle des Etats-Unis, au même niveau que celle de l’Allemagne, a diminuée de moitié ; celle de l’Angleterre d’un peu moins de 20%. De plus, le chômage a continué d’augmenter jusqu’en 1932. Aux Etats-Unis, le taux de chômage par rapport à la population active est passé de 5% à plus de 22% en trois ans : environ un quart de la population active est au chômage. En Allemagne et en Angleterre, ce taux avoisine les 15% en 1932. 

Face à  l’inefficacité des premières solutions, les gouvernements vont donc  tenter de mettre en place de solutions inexpérimentées pour permettre de renouer avec la croissance. Cette nouvelle série de mesures commence, en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis, par des changements politiques radicaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux Etats-Unis, le président au pouvoir en 1932 est Herbert Hoover, du parti républicain. Arrivé à la tête du gouvernement en 1928, Hoover a dû faire face à la crise de 1929 : il est à l’origine de certaines décisions comme la dévaluation de la monnaie ou encore la mise en place de mesures protectionnistes. Malgré cela, il fut largement critiqué pour sa « passivité » durant son mandat. Il prône le libéralisme et la non intervention de l’Etat dans les échanges commerciaux ou l’économie…   En 1933, la présidence de Hoover touche à sa fin, et le nom d’un successeur commence à se faire entendre : Franklin Delano Roosevelt.

 

Membre du parti démocrate, Roosevelt commence sa campagne présidentielle en 1932. Il obtient très rapidement l’adhésion des américains grâce à ses talents d’orateur, mais surtout grâce à sa politique d’un genre nouveau. La politique de Roosevelt était directement inspirée des théories de l’économiste anglais J. Maynard Keynes. Ce dernier défendait l’idée que l’Etat avait un rôle régulateur à jouer en cas de défaillance du marché, et qu’une augmentation des dépenses publiques était nécessaire pour réamorcer la pompe de l’économie.  Il réunit ces idées dans un vaste programme innovant: le New Deal.

 

 

Source: Nathan Histoire 1èreL-ES-S

A droite, Herbert Hoover; à gauche, son successeur, Franklin D. Roosevelt

Dans ce programme, Roosevelt fixe les différents objectifs qu’il souhaite atteindre. Tout d’abord, il veut augmenter les réglementations concernant les banques, notamment en séparant les banques de dépôts et les banques d’investissement. Ensuite, il désire relancer les dépenses dans les travaux publics dans le but de réduire le taux de chômage alors très élevé. De plus, il affiche sa volonté d’aider les agriculteurs en promettant certaines indemnités pour ces derniers. Pour Roosevelt, une augmentation du pouvoir d’achat des ménages permettra une relance de la production. Pour cela, il mettra en place un salaire minimum, leur assurant un certain pouvoir d’achat.  Ces idées nouvelles plaisent aux américains : le 8 novembre 1932, Roosevelt est élu aux présidentielles avec 57% des voix ; le 4 Mars 1933, il prend ses fonctions de Président des Etats-Unis.

 

« Je vous engage, je m’engage, à une nouvelle donne pour le peuple américain. » Franklin D. Roosevelt, 1932

 

 

En Allemagne, la crise amène également un renouveau politique. En 1930, la situation économique du pays est désastreuse : privée des capitaux américains, l’Allemagne ne parvient pas à relancer son économie.  Cette situation sociale est très profitable aux partis de gauche et aux partis nationalistes : le chômage ne cesse de croitre, et la pauvreté est de plus en plus présente. Les classes ouvrières et les agriculteurs sont particulièrement touchés, et ils se sentent  « abandonnés » par le gouvernement allemand. De plus,  l’augmentation des impôts imposée par la République de Weimar (alors dirigée par Brüning) ne fait que renforcer ce sentiment chez  les classes moyennes et populaires. 

Un besoin de renouveau politique se fait alors ressentir parmi les populations allemandes. A  partir de 1930, un parti commence à prendre de l’importance : le NSADP, ou parti nazi, avec à sa tête un certain Adolf Hitler. Le parti connait un grand succès car il promet de sortir les classes moyennes de cette situation catastrophique. Les nazis sont persuadés que la crise a été causée par les Juifs qui dirigent les banques. : Hitler base donc son programme sur une idéologie raciste et antisémite.

SOURCE: http://www.thetimes.co.uk/tto/news/world/asia/article3702137.                                                                                        

Hitler durant un discours en 1933                                                                           

Sur le plan économique, il prône une économie fondée sur le dirigisme: « l'Etat intervient de manière systématique et autoritaire dans l'économie. Il utilise l'économie comme un moyen pour atteindre certains de ses objectifs » (définition selon toupie.org). Ses idées sont anticapitalistes et antilibéral. Tout d’abord, il prévoyait la protection des classes moyennes menacées, selon lui,  par le capitalisme. Ensuite, il veut assurer le droit et le devoir de travailler, ainsi que la nationalisation des trusts. Enfin, il souhaite obliger les patrons de grandes entreprises à reverser une partie des bénéfices aux employés

Entre 1930 et 1932, le parti connait une ascension fulgurante : le programme plait a une grande partie de la population, et le nombre de sympathisants ne cesse d’augmenter. Le 31 juillet 1932, le parti obtient aux législatives 230 députés et Hitler devient le chef du premier parti politique du pays. Pourtant, le maréchal Von Hindenburg refuse de laisser Hitler au pouvoir : il juge son parti trop intolérant. Devant cette instabilité politique, les allemands sont de nouveaux appelés à voter en Novembre : Hitler perd deux millions d’électeurs, mais son parti demeure le premier d’Allemagne. Au début de l’année 1933, Hindenburg ne parvient toujours pas a formé un gouvernement : il est donc contraint de nommer Hitler chancelier d’Allemagne le 30 Janvier 1933. Son arrivée au pouvoir signe la fin de la démocratie en Allemagne…

 

 

En Angleterre, le changement politique ne fut pas si radical. Lors du Krach Boursier, le premier ministre est Ramsay McDonald, du parti travailliste. Mais avec les ampleurs que prennent la crise, McDonald perd peu à peu le soutien de son gouvernement et de son peuple: la situation ne cesse d’empirer, et les anglais veulent un changement.

A gauche, le Premier Ministre Ramsay McDonald, et à droite, Badwin, son successeur

Ainsi, le 21 aout 1931, le Premier Ministre donne sa démission : il ne se sent plus d’assumer ce rôle.  Néanmoins, dans la même journée, il est renommé premier ministre à la tête d’un gouvernement national, soutenu par les partis libéral et conservateur. Il est exclu du parti travailliste qui n’approuve pas cette entente. A la tête d’un nouveau gouvernement, il crée le parti Travailliste national : il reprend les idées des Travaillistes mais en axant plus son programme sur l’importance de l’Etat dans l’économie anglaise. Il prône une économie socialiste : il s’oppose au libéralisme pur, et souhaite que l’Etat règlemente une partie de l’activité économique, sans pour autant imposer une planification. Après ces deux mandats, McDonald doit quitter son rôle de Premier Ministre : le parti conservateur remporte les élections et Baldwin occupe ce poste de 1935 jusqu’en 1937.

 

Roosevelt, McDonald et Hitler ont des programmes évidemment très différents en de nombreux points. Mais ils partagent tout de même une idée commune : pour les trois hommes, une intervention de l’état dans l’économie est indispensable pour sortir les pays de la crise. Un des nouveaux rôles de l’Etat seras notamment la gestion des entreprises…

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